3 choses que nous avons apprises du MotoGP d'Allemagne 2024

Après neuf manches en 2024, le MotoGP entame sa pause estivale avec son champion en titre contrôlant le classement par points.

En soi, le tableau est plutôt terne, mais la réalité est tout autre. Trois coureurs sont encore en lice pour le titre 2024, et ils ont tous montré leurs forces et leurs faiblesses en Allemagne.

Martin toujours faillible

La faiblesse de Jorge Martin semble avoir disparu depuis le début de l'année. Alors que Marc Marquez prenait de la vitesse sur la Ducati et que Francesco Bagnaia peinait à trouver le rythme pour monter sur le podium, Martin engrangeait des points, ne commettait pas d'erreurs et augmentait son avance au championnat.

Après avoir remporté le sprint espagnol, Martin comptait 29 points d'avance sur Pedro Acosta, Bagnaia 29 points derrière et Marquez 52 points derrière. Mais à présent, l'avance de Martin a été renversée et, après l'Allemagne, il se retrouve avec 10 points de retard sur Bagnaia.

Pourquoi ? Cela est dû en grande partie à la vitesse de Bagnaia, qui lui a permis de remporter cinq courses (dont les Sprints) d'affilée entre le Grand Prix de Catalogne et le TT des Pays-Bas, mais cela est aussi en partie dû aux erreurs de Martin.

La première erreur est survenue au Grand Prix d'Espagne, alors qu'il semblait avoir résisté à la tempête provoquée par Bagnaia, dont la pression des pneus avant était sur le point d'augmenter en dehors de la fenêtre optimale. L'accident de Martin à cette occasion a laissé Bagnaia se battre pour la victoire avec Marquez, ce qu'il a fait avec succès. La deuxième erreur est survenue au Sprint d'Italie alors qu'il était en course pour un podium, et la troisième est survenue le week-end dernier au Grand Prix d'Allemagne. Cela signifie que, depuis le début de la saison européenne, Martin commet en moyenne une erreur tous les deux tours, et deux de ces erreurs ont directement valu à Bagnaia des victoires en GP.

Bagnaia, après neuf épreuves, compte désormais six victoires en Grand Prix cette année, contre deux pour Martin, et il n'est pas difficile de comprendre pourquoi ils devraient être à quatre points chacun. Si tel était le cas, le déficit de 10 points de Martin représenterait un avantage de 50 points.

Le moment de Bagnaia

Francesco Bagnaia n'a pas connu un début d'année 2024 des plus glorieux, avec un seul podium sur les trois premiers Grands Prix. Mais, depuis le Grand Prix d'Espagne fin avril, les choses ont changé pour le triple champion du monde.

Bagnaia a abandonné en course Sprint en Espagne après un contact avec Brad Binder, mais a ensuite réalisé l'une de ses meilleures performances en carrière pour s'imposer depuis la septième place sur la grille de départ dimanche. Le Grand Prix de France a été un échec pour Bagnaia, un problème mécanique dans la Sprint ayant eu des répercussions sur le Grand Prix, puis il a eu un accident alors qu'il était en tête dans le dernier tour de la Sprint de Catalogne. Mais la vitesse était là, et finalement, dans le Grand Prix de Catalogne, Bagnaia a fait payer son retard, remportant le premier de ses quatre Grands Prix consécutifs.

C'est la deuxième fois que Bagnaia remporte quatre courses d'affilée après avoir dominé le milieu de la saison 2022, et maintenant, comme alors, c'est arrivé exactement au bon moment.

La séquence de victoires de Bagnaia en 2022 est survenue après son accident au Grand Prix d'Allemagne et son retard de 91 points sur le leader du championnat, Fabio Quartararo. Ces victoires l'ont ramené dans la course et il a remporté le titre. Cette fois, Bagnaia a pris 49 points à Jorge Martin depuis qu'il est tombé à 39 points après son accident au Sprint de Catalogne.

La dernière victoire de Bagnaia n'est peut-être due qu'à une chute de Jorge Martin, mais c'est Bagnaia qui a exercé la pression, et le résultat obtenu ne semble que confirmer que le moment est bien venu pour Bagnaia.

L'exécution coûte cher à Marquez

Marc Marquez a remporté 11 victoires au Sachsenring, dont huit en catégorie reine. La #93 a donc mérité à juste titre le surnom de « SachsenKing » et il semblait donc que le circuit allemand serait le théâtre de sa première victoire pour l'équipe Gresini Ducati.

Mais dès le début du week-end, cette hypothèse semblait de plus en plus improbable.

Il y a d'abord eu un problème technique avec sa première moto en FP1, puis son énorme high-side dans le virage 11 aux essais libres, puis il y a eu le doigt cassé et les côtes très meurtries qui en ont résulté, puis il a raté la Q2, puis il a été bloqué par Stefan Bradl en Q1, et enfin son airbag qui s'est déclenché au contact de Franco Morbidelli lors du Grand Prix. Bref, il y a eu beaucoup de choses.

Le moment le plus marquant fut bien sûr ce high-side dans le virage 11, où il a perdu l'avant de la voiture mais a été projeté par-dessus bord en tentant de sauver la voiture. Les blessures qui en ont résulté ont réduit les performances de Marquez jusqu'aux 10 derniers tours du Grand Prix, où il a finalement réussi à décrocher le drapeau à damier et à se hisser sur le podium.

L'accident était également la raison pour laquelle il avait manqué la Q2, ce qui a finalement conditionné sa course et limité le résultat qu'il pouvait obtenir.

Ce n'est pas la première fois que cela arrive cette année, après avoir été contraint de repartir de la 14e place sur la grille en France et en Catalogne. Ajoutez à cela un week-end difficile à Assen qui lui a rapporté six points et un Grand Prix d'Espagne qui l'a vu manquer deux occasions de gagner, et il est possible de conclure que, étonnamment, c'est la performance de Marc Marquez qui lui coûte cher cette année. Et il n'est pas le seul dans ce cas.